"René Messal, dit Max Ersan, est né à Toulouse le 14 janvier 1927. Comme beaucoup de magicien de sa génération, il trouva dans de vieux (et rares) bouquins les bases d’une connaissance de l’art magique qu’il allait cultiver toute sa vie.
Très tôt, il participe à des spectacles d’amateurs dans lesquels il rôde sa technique et il entre en contact avec le milieu magique toulousain. L’Amicale Robert-Houdin (président François Toussaint Pascal dit Fran-Tou-Pass) et le Club Commandeur Cazeneuve (président Max Reywils) viennent de fusionner.
Le jeune magicien y fortifiera ses connaissances (la bibliothèque de Fran-Tou-Pass est un véritable trésor) et l’exemple du grand professionnel qu’est Max Reywils influencera sa carrière.
En 1948, il abandonne son emploi à la Banque de France et devient professionnel. C’est l’époque où les cinémas présentent à l’entracte des « attractions » et Max Ersan est engagé au Trianon, un grand cinéma des boulevards de la Ville Rose où en vingt minutes il va offrir au public une succession de prodiges : canne éclipsée, foulard escamoté et retrouvé dans l’ampoule électrique, cigarette sans tabac et voyage de la fumée dans le verre, boîte au dé, cassette enchantée, apparition et disparition de colombes, mais aussi la catalepsie à la chaise et en finale une grande illusion du Studio Dickmann-Minalono, le tonneau des Danaïdes.
C’est en 1953, après son mariage, qu’il entreprend les tournées qui vont le mener aux quatre coins du monde.
À partir de 1954, la Compagnie Max Ersan va se produire devant les troupes françaises stationnées en Allemagne (FFA), puis elle tournera aux Antilles.
En 1962, Max Ersan signe un contrat au Cirque Amar qui sillonne l’Algérie.
À la fin de cet engagement, il reprend les tournées à son compte et parcourt le Maroc, la Tunisie, la Lybie, le Mali, le Sénégal ; il se déplace avec une tonne et demie de matériel et outre son épouse et les aînés de ses enfants qui le secondent, il est assisté par plusieurs employés permanents.
Au début du spectacle, sur la scène, ne touchant pas le sol, un grand cadre tendu de papier blanc attire les regards. Une jeune assistante trace de grandes lettres : M, A, X… À peine le nom de l’artiste est-il écrit en entier que le papier se crève et que le magicien apparaît dans le cadre, en saluant le public qui applaudit. Pendant une heure et demie vont se succéder manipulations de cartes et de boules, bougies Excelsior, foulards, cigarettes, colombes et grandes illusions : Ève, la lévitation totale, la malle des Indes, la crémation, la grande guillotine à évasion, la cabine spirite, dont on parlera longtemps après son passage.
En 1974, Max Ersan rentre en France ; on l’applaudira au Cirque Gruss installé au Marais.
Après cet épisode parisien, il revient à Toulouse où il réalise un vieux rêve : la création d’un magasin de magie, le Sphinx Magic Institut qui sera vite connu des initiés.
Pendant plusieurs années on a vu son stand sur les congrès magiques français et parfois même au-delà des frontières.
Lors de l’organisation du XV congrès de l’AFAP à Toulouse en 1981 il assure avec efficacité la présidence de l’événement.
Il s’était retiré à Caraman et c’est dans le cimetière de ce petit bourg du Lauraguais qu’il repose aujourd’hui.
C’était un grand professionnel, adroit, élégant et distingué, avec qui il faisait bon parler magie, mais c’était aussi un bon camarade, loyal et franc sur qui l’on pouvait compter.
Ceux qui l’ont connu n’oublieront jamais sa bonté, sa gentillesse, sa bonne humeur et son humour."
Source : Lucien Perie - Revue de la prestidigitation n° 595 mai-juin 2013 - Pages : 24 & 25
"Décès de Max Ersan (Messal René 14.01.1927 - mars 2013), 86 ans. Il nous a quittés en mars dernier après une aggravation de son état de santé. Il avait 86 ans et une carrière magique bien remplie. Après ses débuts dans la région toulousaine au lendemain de la guerre, il avait entrepris des tournées en outremer notamment aux Antilles. Il a tourné également en Afrique avant de rentrer en France où ses prestations au Cirque Grüss à l’ancienne ont été télévisées à plusieurs reprises. Il y présentait notamment la cabine spirite avec son épouse. Son retour dans la région toulousaine lui a permis de réaliser un vieux rêve, l’ouverture d’une boutique magique, le Sphinx Institut. Il s’était retiré à Caraman (31)."
Source : Claude Jan - Actu des Arts Magiques - Mai 2013
Max Ersan - 24 nov 1996 - Collection Arh Toulouse